Un peu photographe, un peu curieux, surtout passionné…
Fabrique Druten (02/2024)
Certaines photos qui vous sont présentées ci-après ont été modifiées au moyen de l’intelligence artificielle de Photoshop. Notamment pour retirer les graffitis parfois envahissants.
Tandis que le paysage défile par la fenêtre, je me projette d’ores et déjà au cœur de la Fabrique Druten. Abandonnée depuis quelques années, elle revêt une certaine symbolique pour moi. Un rapport à l’enfance, aux vacances et à l’imaginaire. Mais seule sa réhabilitation ou sa destruction pourra me permettre d’en dire plus.
En plein centre-ville, notre accès devra être discret et rapide. Oui, c’est fini, je n’explore plus seul. Trop la frousse pour ça. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, c’est Glauque-Land qui m’accompagne. Par chance, un camion garé devant le portail masque un peu notre entrée. Premier constat, l’ensemble du bâtiment est bien abîmé par les passages successifs, non par l’œuvre du temps. Tags et vitres cassées, portes ouvertes, quelques fenêtres murées…
Comme d’habitude, un premier tour rapide pour s’imprégner du lieu et repérer rapidement les points d’intérêt. L’ensemble s’organise autour d’une cour et nos pieds heurtent parfois du verre brisé dont le fracas s’entend sans doute un peu trop. Je dégaine mon appareil sans grand espoir. Il accuse vraiment son âge et je commence à passer de plus en plus de temps en retouche qu’en prise de vue. Et les deux premiers étages sont assez sombres. Je redoute déjà de monter dans les ISO.
Bien que ce fut une fabrique, les pièces restent relativement classique d’un immeuble de bureaux. La peinture s’écaille, les murs disparaissent sous les tags, peu de meubles, rail de néons au sol… L’attirail classique de l’abandon. Le brouhaha de la ville nous parvient par bribes, quand le verre brisé laisse passer brièvement la réalité. Quelques restes d’une dure vie de labeur s’accrochent ici et là. Au-dessus d’une porte, une pancarte dévoile le nom d’un employé modèle à l’extraordinaire longévité, sous une prise électrique une affiche blanchie par le temps, quelques papiers éparpillés mais muets.
Au détour d’une pièce donnant sur la rue, je remarque le rideau de la maison d’en face qui s’écarte. Sur l’instant, je continue mon périple mais une intuition me ramène dans ce bureau. Et tout d’un coup, je remarque le voisin, téléphone à l’oreille qui observe la Fabrique Druten. Il est donc temps de partir avant. Je siffle mon comparse, le prévient et nous nous éclipsons en catimini. Comme si de rien n’était. Mais sur le chemin du retour, je me promets de revenir. La Fabrique Druten ne m’a pas encore tout dit. 45 minutes d’exploration, c’est trop peu.
Un peu d'histoire
Patience. Sans doute pourrais-je en dire un peu plus dans quelques temps. Qui sait ?
Ne cherchez pas d’infos de localisation ou une partie histoire détaillée sur ce lieu, je n’en donnerai pas ni n’en publierai tant que la Fabrique Druten sera abandonnée. Respectons-la pour la vie qu’il accueillit jadis, pour les gens qu’y vécurent et pour son éventuelle future vie (destruction, réhabilitation…).