Le sanatorium bleu (11/2021)
Ce lieu est très connu dans le milieu des explorateurs urbains. Un sanatorium en pleine forêt, à quelques encablures d’une ville et de sa zone industrielle. L’ensemble des bâtiments est immense, les couloirs interminables. Mais il est maintenant surveillé, patrouillé et vidéo-surveillé. L’information circule dans la communauté et j’hésite un peu avant de partir.
Je pars dans la nuit et arrive sur place aux premières lueurs du jour. Il pleut, il fait froid, je m’équipe puis part à travers bois. La montée est rude. Certes, je n’ai pas pris le chemin le plus aisé, mais je préfère être discret. Une fois en haut, j’aperçois un imposant bâtiment à deux étages.
Mais de grandes palissades en barrent l’accès. Plus hautes qu’un homme, leur fonction est claire. Je fais le tour, certaines sont tordues, d’autres à terre… Les autres bâtiments, à proximité, sont également entourés de ces barrières. J’avance quelques minutes dans le domaine, tout en évaluant les risques. Puis décide de rester fidèle à l’un des premiers principes de l’Urbex : ne jamais entrer par effraction.
Le jour se faisant de plus en plus lumineux, je ne souhaite pas rester trop longtemps sur place. Plus je reste et plus je prends le risque de me faire voir. Je choisis le premier bâtiment aperçu en arrivant, et passe par un trou dans une palissade.
Il ne reste que les murs. Fenêtres et portes ont disparu. Grand classiques des lieux abandonnées très fréquentés. Les murs sont également tagués de messages anecdotiques ou de belles œuvres. Je monte directement au premier étage, voulant être moins visible et souhaitant prendre au moins une photo sans ces barrières de chantier.
Ce sanatorium abandonné est sommes toute très classique. Une fois qu’on en a vu un, ne les a-t-on tous pas vus ? Chambres, balcons, salles de consultation médicale…
Finalement, je repars vers un lieu plus prometteur : la base Hêta.
Le Domaine perdu (10/2021)
Un jour ensoleillé d’octobre, je suis libre de toute contrainte familiale, professionnelle ou personnelle. T. m’a transmis un point à aller vérifier. Ce n’est pas trop loin de chez moi alors je pars en vélo.
Après avoir traversé la forêt qui se pare doucement de ses couleurs flamboyantes de l’automne, j’arrive à proximité du point enregistré. Les lieux semblent être entre deux mondes ; à la limite d’une ville, d’une forêt, un peu isolés… Les maisons du coin sont un peu farfelues, comme si le Plan Local d’Urbanisme (PLU) n’avait plus cours ici.
J’avance à pied maintenant, partagé entre le calme forestier et les décibels de l’autoroute qui passe à proximité.
Enfin, j’aperçois la maison repérée par T. Je passe le talus plein de ronces et me retrouve sur un sorte de terrasse en béton. Je ne peux aller plus loin, l’espace est rempli de détritus, de déchets, de meubles et de carcasses de voitures abandonnées comme dans une décharge. Je ne m’avance pas plus loin, je passerai au travers de tout cela en une micro seconde. La maison ne possède plus que les murs. Plus de toit, plus de fenêtres. C’est bien dommage car les infos trouvées en ligne et transmises par T. montraient un lieu abandonné et en bon état. Mais c’était il y a plus de dix ans…
Revenu sur le chemin forestier, je découvre un grand bâtiment derrière la première maison.. Mais la situation est la même. Impossible d’avancer et même d’envisager rentrer plus loin.
Quel dommage, le lieu semblait prometteur, mais l’exploration urbaine, c’est aussi cela. Rentrer bredouille, avoir aperçu un lieu qui s’avère au final inaccessible, trop dégradé, détruit… On passe au suivant.